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APPEL

Après le 11 septembre, une légitime émotion s’est emparée de tous. L’effroi suscité par la barbarie de ces attentats justifie que des mesures accrues de sécurité soient prises. Pour autant, il convient qu’elles soient appropriées. Or ce ne semble pas être le cas de plusieurs des diverses mesures de sécurité adoptées par la loi du 15 novembre 2001. En particulier, deux d’entre elles, celle concernant la tranquillité dans les halls des immeubles collectifs, et celle faisant encourir une peine maximale de six mois de prison aux fraudeurs habituels dans les transports en commun n’ont semble-t-il aucune relation et n’auront d’ailleurs aucun impact sur la grande délinquance et le terrorisme. Parallèlement, amalgamant terrorisme et délinquance, de nombreux discours invitent à revenir sur la loi faisant progresser dans notre pays les garanties accordées à la présomption d’innocence, pourtant votée par une large majorité au Parlement, gauche et droite confondues. Les problèmes réels posés par la délinquance et par la violence ne sont ainsi pas pris en compte dans la loi du 15 novembre 2001.

La multiplication de ces mesures et propositions de circonstance, jointes aux multiples mises en question de l’ordonnance de 1945 sur la délinquance des mineurs, aux commentaires excessifs qui ont suivi les incidents du match France-Algérie, aux amalgames récurrents consécutifs aux attentats du 11 septembre, aboutissent à créer un climat de suspicion généralisée à l’égard des « jeunes de banlieue », principalement de ceux qui sont issus de l’immigration, et dessinent une offensive qui ne peut être ressentie par ceux qu’elle vise que comme une véritable déclaration de guerre.
Aujourd’hui, la fracture se creuse avec ceux qu’on renvoie à des images de dangerosité sociale. Si péril il y a, c’est celui d’une stigmatisation injuste de toute une fraction de la jeunesse, signe d’un manque de confiance dans l’avenir et du risque de dérapage que créerait une surenchère électoraliste du thème de la sécurité et des peurs qu’il véhicule.

Les signataires de ce texte, chercheurs, responsables associatifs, militants de l’éducation populaire et de l’intégration, ou tout simplement citoyens responsables mettent en garde contre une utilisation abusive des questions de sécurité dans les campagnes électorales qui s’ouvrent.
Nous sommes convaincus que les garanties de la sécurité sont aujourd’hui une question importante, mais nous refusons que celles-ci soient instrumentalisées de quelque manière que ce soit.
Nous refusons en particulier qu’on désigne à la vindicte publique, en la stigmatisant en raison de ce qu’elle est, une fraction importante de le jeunesse de ce pays, et considèrons au contraire que les problèmes qui se posent à elle sont ceux de la société française dans son ensemble.
Nous appelons les représentants politiques de tous bords à faire preuve de responsabilité à cet égard, à résister aux pressions et à l'engrenage de la peur, à traiter ces questions avec sérénité afin de ne pas hypothéquer l'avenir, et à adopter une attitude d'ouverture envers cette jeunesse.

pour tous renseignement :
J.R. 06 14 75 82 28
joelrom@club-internet.fr

 
 

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